Mùdhakara (Leçon) sur la “Jihad an-nafs”

Je voudrais vous faire partager ces Nobles enseignements que j’ai reçu personnellement de mon très-aimé Shaykh Sidi Mustafà Bassir (sur lui la satisfaction d’Allàh), sur un sujet “opérationnel” qui touche chacun d’entre nous: le Jihàd an- Nafs – la Bataille contre notre Nafs (ego).

C’est une brève mais très importante leçon que notre Shaykh bien aimé nous a donné de façon orale, après la salàt al-Fajr, aux trois foqarà et disciples (murid) italiens que nous étions, pendant notre visite à la Zawiya Karima de Shaykh Sidi Ibrahim Bassir à Beni Ayàt, au Maroc, le 20 octobre 2002, al hamdu li’llàh.

Je m’excuse auprès de vous car la traduction “à chaud” de l’arabe en français ne rend pas tout l’ “honneur” dû à cette leçon mais ce qui importe, c’est d’en “cueillir le sens” et “l’essence”. Merci à vous.

Assalamu ‘alaykum,
Votre frère qui vous aime en Allàh
Umar (faqir d’Italie)

Mùdhakara (Leçon) sur

“La Jihàd an- nafs -la guerre au nafs (ego)”

par Shaykh Sidi Muhammad al- Mustafà Bassir (r.a.)
(du 20 Octobre 2003 )

Bismillàhi ar-Rahmani ar-Rahìm
wa-ssalàtu wa-ssalàmu ‘alà Sayyidinà Muhammad

Lorsque nait l’enfant, il est pur Esprit (Ruh), mais pour se révéler en ce monde (dunyà) il doit prendre la forme du corps et donc aussi l’âme (nafs) qui est faite de ce monde (dunyia).

Lorsque nait l’enfant, il pleure, car il entend les cris du shaytan et s’en effraie, cris qu’auparavant il n’avait jamais entendu dans le monde du Esprit (Ruh) et qu’il ne connaissait donc pas. C’est pour cela que, lorsque nait l’enfant, il faut au plus tôt lui réciter dans l’oreille droite l’appel à la prière (‘adhàn), et dans l’oreille gauche l’appel de début prière (ikama).

Le shaytan n’abandonne pas l’enfant pour autant, et dès l’instant de sa naissance jusqu’à l’âge de 14 ans, plus encore jusqu’à ce l’enfant ait atteint l’âge où il devient responsable, 18/20 ans, le shaytan augmente ses attaques sur le coeur de l’homme pour lui faire « oublier » Allàh. La lutte contre le shaytan est une lutte très dure.

Quand le Prophète sayydinà Muhammad (sallà Allàhu ‘alayhi wa sallàm) eu livré une de ses dernières batailles, celle-ci fut très dure. Les musulmans avaient parcouru beaucoup de chemin, plus de 1000 kilomètres, sous le soleil brûlant et torride de l’été. Nombreux furent ceux qui durent marcher à pied par manque de montures. Les victuailles et l’eau furent épuisés et l’ennemi à combattre (Quraishiti) réunissait beaucoup plus d’hommes que les musulmans. Ils étaient mieux équipés en armes, en victuailles et autres, mais à la fin, avec l’aide d’Allàh, les musulmans gagnèrent la bataille.

Puis, lorsqu’ils revinrent victorieux de cette dure bataille, le Prophète (sallà Allàhu ‘alayhi wa sallàm) dit à ses Compagnon (Sahaba) : «Nous revenons de la petite Bataille (jihàd saghyir), et nous allons livrer la Grande Bataille (Jihàd kabir), la bataille contre notre nafs (Jihàd an- nafs ) ».

Le Shaytan est dans notre poitrine, près du coeur «… contre le mal du tentateur perfide, qui chuchote, (il insinue le mal) dans les poitrines des hommes.. », (Cor. Nàs 5,6) et avec une espèce de trompe il chuchote dans le coeur de l’homme tout ce qui fait oublier Allàh, et il fait entrer dans le coeur le bas monde (dunyà) par les sept portes :

– yeux (la vue)
– oreilles (l’ouïe)
– bouche (les mots)
– toucher (toucher, prendre)
– l’estomac (l’alimentation)
– le sexe (l’illicite)
– le marcher (aller en des endroits interdits)

Il faut donc toujours « contrôler » tout ce qui entre dans notre « cœur », par ces portes.

Le shaytan nous attache de partout, aussi bien quand nous nous décidons à fuir du monde (dunyà), quand nous faisons la prière (salat), quand nous faisons le jeûne, dans le pèlerinage, parce que le shaytan peut enorgueillir l’homme et son nafs (ego) en lui faisant croire qu’il est très bon parce qu’il fait beaucoup de prières, parce qu’il fait beaucoup de jeûne, parce qu’il fait beaucoup de pèlerinages etc..

L’unique moment en lequel le shaytan ne peut pas entrer dans le coeur de l’homme et lui chuchoter le mal est quand l’homme fait le “Dikhr “.
Quand le shaytan entend le Dhikr Allàh il se retire du coeur et il devient petit et inoffensif.

Donc le Dhikr est le seul reméde vraiment “valide” et efficace contre le Shaytan.
Le Dhikr est aussi dans la prière (salàt) quand on récite le Coran ou ils se font autres invocations à Allàh.

Voilà le pourquoi de l’importance du “Wird” de la Tariqa et du fait de le réciter tous les jours : c’est une défense exceptionnelle pour nos coeurs contre les attaques du Shaytan.

Quand le Prophète Muhammad était encore en vie (sallà Allàhu ‘alayhi wa sallàm) son Énergie Spirituelle était très forte et tous les Compagnons (Sahaba) qui demeuraient seuls avec lui en sa compagnie (suhba) et qui entendaient ses mots, connaissaient la Vérité (Haqq) et atteignaient des etats spirituels (maqam) très élevés.
Après la mort du Prophète (sallà Allàhu ‘alayhi wa sallàm), l’Énergie Spirituelle a diminué puis, elle a continué à diminuer, et maintenant, tout continue à diminuer.

Maintenant, de nos jours, il y a seulement un « petit fil » de cette Énergie Spirituelle. Il faut donc le chercher et avec beaucoup de fatigue et de difficulté. Si cependant quelqu’un réussit à le trouver, il doit s’accrocher à ce « fil d’Énergie Spirituelle» de toutes ses forces et ne jamais le lâcher. C’est seulement ainsi qu’il y arrivera, incha Allàh.

Al hamdu lillàh rabbi ‘alamin
Sidi Muhammad al-Mustafà Bassir

————–

– Mùdhakara (Leçon) faite par Shaykh Sidi Mustafà Bassir à la Zawyia Sidi Ibrahim Bassir de Beni ‘Ayyàt (Maghrib) le 20/10/2003 après la Salat Fajr, aux trois fuqarà italiens [Sidi Umar, Sidi Hussein et Sidi Abdel Sabur].
– Traduite de l’arabe en français par Sidi Redouane Bassir (qu’Allah le récompense) et annotée par Umar A.F.

مقالات مماثلة

اترك تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *